La douce chaleur qui émane du cœur de n°5 réchauffe les corps et les âmes des plus riches habitants. C’est également au centre de la ville que l’on trouve les bâtiments les plus hauts, ceux qui ont osé dépasser les sommets environnants couverts de neiges éternelles. Ces édifices de béton, habillés de couleurs chatoyantes, ont conservé de larges parties de constructions bariolées plus anciennes, toutes d’origines diverses.
Situé entre les zones riches et pauvres, le corridor est la partie la plus fréquentée de n°5. Tout le monde y passe, la traverse, s’y rend pour se téléporter ou faire ses achats au marché du Palais. Les constructions en béton sont rehaussées de couleurs chatoyantes, les références architecturales à l’ancien monde plus sporadiques et hasardeuses. Quant à la température, il fait ici plus frais que dans le cœur, mais il n’est pas non plus nécessaire de se couvrir chaudement tant qu’on ne s’approche pas trop de la frontière avec le seuil.
La partie extérieure de n°5 est entièrement occupée par le seuil. C’est là que vivent les populations pauvres, dans un froid qui ne va qu’en s’intensifiant à mesure que l’on s’approche de la limite externe de la ville. Les épaisseurs sont donc de rigueur dans les rues mais aussi dans les bâtiments car l’isolation y fait souvent défaut. Pourtant, ce ne sont pas les rafales glaciales qui empêchent les habitants de sortir. D’un point de vue architectural, les constructions sont bien loin des hauteurs insolentes du centre et le béton laisse parfois sa place à du bois à l’apparence bien fragile.
La montagne est partout autour de n°5, perpétuellement enneigée et enveloppée d'un épais blizzard la moitié de l'année. L'explorer sans préparation revient à se condamner à une mort lente et sans douleur, pourtant, comment ne pas être attiré par les paysages féeriques et étincelants formés par les glaciers. Une faune discrète surveille les passages et n'hésite pas à s'en prendre à un voyageur égaré et fatigué.