Habiter dans le complexe résidentiel Lanna n'a rien d'enviable. Les murs froids, ternes et abîmés sont couverts de tags colorés. Les immeubles plus ou moins hauts sont arrangés autour de ruelles étroites et d'impasses inquiétantes. Les logements n'ont rien d'autres que le strict nécessaire, les enfants dorment souvent à plusieurs dans la même chambre, sous d'épaisses couvertures. L'isolation est en effet de si mauvaise qualité que le froid pénètre aisément dans les pièces.

La convenance veut que l'on présente la maison Yoshiwara comme un lieu de plaisir fréquenté par des personnes en quête de compagnie et d'apaisement. Pourtant, contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, il n'y a pas que des pervers ou des célibataires qui viennent dans cette maison de passe réputée. Une partie de la clientèle ne cherche ici qu'une oreille attentive pour quelques heures, quelqu'un écoutant, conseillant parfois et sachant garder les secrets les plus inavouables.

Il y a toujours du monde à la Silla Arena et pourtant personne dans la ville ne semble savoir où elle se trouve. Ce lieu est un secret connu de tous, son existence n’est pas forcément légale mais les autorités ferment les yeux tant qu’il n’y a pas de vagues. Elles comprennent la nécessité de ce lieu de détente malgré l’existence de UNITY. Ici, on vient se battre pour gagner de l’argent ou regarder les combats pour parier. Des fortunes gigantesques sont amassées en quelques minutes, pour être intégralement perdues dans l’heure qui suit.

Situé il y a bien longtemps en dehors de la ville, le vieux sanctuaire a été depuis rattrapé par l’urbanisation dévorante de n°5. Pourtant rien n’a bougé. Le vieux bois des bâtiments continue de craquer au gré des bourrasques. Les cloisons de papier sont certes déchirées ça et là mais résistent aux affres du temps, tout comme les toitures. Quelqu’un continue d’entretenir les lieux tant bien que mal, pour que ce souvenir de l’ancien monde ne disparaisse pas englouti sous des blocs de béton.