Tes paupières papillonnent. Tu as du mal à te situer, à te retrouver. Le changement brutal enserre ta cage thoracique, t'oblige à te redresser trop vite, et les murs autour de toi tournent. T'as mal au cœur, l'estomac qui se retourne, et pendant un instant, tu te demandes pourquoi des points noirs et blancs illuminent tes paupières closent. Ah. Manger, Théo, manger. Tu n'as pas mangé de la journée, c'est pour ça que ton corps t'abandonne, qu'il te secoue dans tous les sens.

Tu quittes ton lit, restes assis sur le bord un moment avant de récupérer la gourde d'eau posée sur ta table de nuit. Une gorgée, deux, puis trois. Une inspiration, deux, puis trois. Expiration, et deux, et trois. Tu restes, le regard perdu devant toi. Les points noirs et blancs ne dansent plus sur le mur blanc, ni derrière tes paupières qui se ferment, mais tu frottes quand même tes yeux d'une main moite. Un regard à travers la fenêtre t'indique qu'il n'est pas si tard, mais tu te lèves quand même, avales quelque chose de consistant pour te remplir l'estomac. Un passage rapide vers la salle d'eau. La douche froide te réveille. Et ton cœur palpite, palpite, palpite encore.

T'es dans un rêve.
Ou tu ne l'es plus.
Peut-être t'es-tu endormi.
Peut-être pas.

Et l'eau s'écoule, et le bruit t'endort... mais un spasme te fait te redresser, grimacer quand ton front tape sur le mur devant toi. L'eau se coupe et tu enfiles tes vêtements après un séchage rapide. Les cheveux encore humides, tu abandonnes ton appartement trop petit, quittes les marches, et, comme un enfant, juste quelques instants trop court, un sourire t'échappe alors que tu sautes à pieds joints la dernière marche. Puis plus rien, et les lèvres s'abaissent.

Tu slalomes entre les gens, peuplade trop dense pour toi, tes oreilles trop peu attentives ne récupèrent que des brides de conversations, des mots qui sortent de l'ordinaire, des rendez-vous, non, oui, mais non ! toutes façons elle comprend rien, non mais abusé j'te jure, oui monsieur, pardon, regarde où tu vas ! le dernier ne t'es pas adressé, tu as trop l'habitude d'éviter les gens pour leur rentrer dedans. La taverne arrive devant tes iris onyx et tu sembles revenir à la réalité un instant.

Tu pousses la porte à double battant, salues ton collègue déjà présent. D'un regard, tu scannes la salle, salues quelques clients qui te font signe, surtout des habitués. L'arrière salle. Juste un instant. Tu poses tes affaires sur une étagère, abandonnes ton téléphone qui ne sonne jamais et tu retournes dans la salle, passes derrière le comptoir. Un regard sur la caisse, sur les tables en court, sur les verres servis...

Et te voilà parti. 

hrp : BON BAH, voilà. J'espère que ça ira, je savais pas trop où m'arrêter et où continuer. Si t'as besoin de plus de matière (y'a tellement pas grand chose), hésite pas, des bisouuus <333