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Paphos
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Paphos
everywhere at the end of time
25.04
petit trigger warning: idées suicidaires


Je garde de ce jour un souvenir poisseux.
A l’errance s’est ajoutée la détresse, pernicieuse, de n’avoir des doigts que pour me tirer les ailes, pour me griffer le derme. Sur la détresse a pesé l’angoisse, son drapeau noir planté dans mon échine ; ah, la folie des grandeurs incrustée jusque dans mes sentiments les plus fades, et d’une simple coupure je fais une amputation.
La distraction, d’habitude bienvenue, de Kirke, a fini de marteler mon esprit trop faible, trop facilement détourné de ses ambitions - et quelles ambitions ! J’ai besoin d’un renouveau.

Alors je marche, à en faire saigner la plante de mes pieds. Je supporte ce corps famélique sur quelques paires d’ailes qui jamais ne s’arrachent totalement, et couvre mes seins, mes hanches et ma peau blême d’une robe pâle, crème, soyeuse. Je reviens, pitoyable, à la case départ d’Anima, dans l’espoir futile qu’un reboot répare les défauts de mon cerveau.
C’est Atlantis qui m’accueille, ses bras ouverts sur mes déambulations rêveuses. De fil en aiguille, j’atteins les trompeusement chauds bains Brumcorail, je plonge dans l’eau trop tiède pour être cerclée de stalactites, et la nature incompréhensible des lieux rehausse, un instant, ma pulsion de continuer.

Cependant, ça ne suffit guère. Je laisse ma carcasse voguer, paresseusement, entre quelques rochers, et mon regard s’accroche à la glace antithétique, j’y trouve ma réponse. La douceur duveteuse des bains n’est pas ce qu’il me faut - c’est la douleur, cruelle, d’une stalactite brisée entre mes côtes qui ravivera la flamme.
Cette addiction, je la tiens d’eux : de ceux qui m’ont rendue immortelle, qui m’ont cédé un indestructible réceptacle livré à ma conscience fendue, mes désirs si longtemps enfouis. Distraitement, je pense à ma mère. Que dirait-elle, si je fracassais le corps de son enfant, endormi lorsque moi je me poignarde ?

Peu importe.
Mécanique, ma main caresse l’un des morceaux de glace. Sa chaleur me paraît ironique ; je le sens presque battre entre mes doigts, comme si c’était la vie elle-même qui l’animait. Peut-être est-ce mon propre cœur que je perçois, l’instinct de survie menant une bataille stérile contre le devoir que je me suis moi-même infligé. Ce que je hais le plus, dans la mort électronique, c’est de devoir me réveiller aveugle, au creux d’un lit usé.

J’inspire, fiévreuse - brise la stalactite d’une torsion du poignet, et en soupèse la gravité. Souiller d’une mort brutale ce lieu si beau, si paisible pourrait constituer un sacrilège.
Peu importe.

La lame, de fortune, est levée ; mais je n’ai guère le temps de la plonger dans mes entrailles qu’une présence outrageusement familière fait fleurir sur mes bras des frissons malades. Je ne l’avais vu que de loin, aperçu un bleu si proche de l’eau que j’avais cru à une hallucination. Mais le cri - je le reconnaîtrais jusque dans la folie.
C’est comme un rituel, quelque part. Il hurle, je hurle à mon tour. Aujourd’hui c’est un rire qui déchire ma gorge, résonnant dans la chair glaciale des rochers. Je m’effondre dans l’eau, déconfit, et songe à la culpabilité qu’un témoin de mes actes pourrait causer. Opportunité à creuser, souffle quelque chose de sombre dans mon esprit ; et si cette âme tourmentée pouvait m’extirper, bien malgré elle, de cette alcôve poisseuse ?

Un nouveau cri. J’y réponds tout naturellement, appuyant le fragment de givre contre mon estomac. Et puis, mon Dieu, des bruits de pas. Quel spectacle j’offre, écroulé entre deux pierres, une fausse lame pressée au-dessus de mes reins.
Sans réfléchir, je glousse.
Ah. C’est embarrassant.


Cendre
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Cendre
Oh, les bleues rivières de mes veines
Oh, la trace des lames sur les tiennes


Il avait le goût de l'océan sur le recoin des lèvres.
L'air salin piquait ses pommettes blêmes et s'engouffrait dans sa gorge blessée, remplaçant les clameurs qu'il déversait pour la mer, pour personne, pour la glace et ses échos chaleureux qui étaient les seuls en cet instant à l'écouter.

Lui qui vivait avec la terreur d'être percé à jour, se pensait toujours seul et ermite dans ses caprices encolérés, voulant jeter à UNITY ce qu'il ne pouvait donner à la Société. L'épuisement des heures qu'il égrenait de sourires faux, les milles imprécations et insultes qu'il scellait derrière ses incisives, l'horreur et l'imperfection qui suintaient de tous ses pores et qu'il s'évertuait à dissimuler de traits de couleurs, de tulle et de dentelle.

Aujourd'hui pourtant, ses échos ne furent pas les seuls à lui répondre.
Des rires disloqués qui se muaient en cris explosèrent. L'individu n'était pas le premier ni le dernier à l'imiter ou lui répondre, et Cendre ne ressentait qu'une vague irritation lui pincer la poitrine lorsqu'il avait l'impression d'être ridiculisé. Il connaissait néanmoins bien ces vagissements. Ceux d'un personnage aux intentions innocentes, toujours enluminé d'une joie candide de le retrouver, lui et ses complaintes.

Quels goûts déplorables.

Alors Cendre, agacé, se laissa pour une fois séduire par ce qui lui était étranger et se mut vers les eaux troubles qui accueillaient les cris hilares.
Aujourd'hui, les rires n'étaient qu'anomalies.

Et là voilà soudainement. Juchée sur les pierres de glace, une lame de givre entre ses mains frêles et prête à transpercer l'épiderme vierge de cicatrices, toujours immédiatement guéri de ses entailles.
Une sculpture d'un autre temps ciselée dans le marbre le plus lisse et le plus raffiné, baignée de lumière comme si elle avait été touchée par la grâce du soleil lui-même. Elle était pourvue de rémiges immaculées qui semblaient vouloir ombrager la peau et ses souillures, cacher tout de ses péchés.

Cendre cligna des paupières et se dit, à cet instant précis, qu'il n'avait jamais autant méprisé UNITY.

Il ne répondit cependant pas à la première réplique chantée par celle prise d'élans autodestructeurs, aux accents paradoxalement rieurs. Lentement, il se contenta de pencher la tête sur le côté, puisant dans ses manières presque animales, ses mouvements de bête prise en chasse ; celle parfois appâtée par des curiosités, attirée par un bijou perdu dans l'abomination qu'était ce monde tout en toc.

La voix presque polissonne de l'inconnue lui rappelait les touches d'un piano d'ivoire que l'on effleurait.

...Tout cela n'est pourtant que mensonges et artifices...

La sienne au contraire crissait comme si ses poumons étaient faits de métal et d'un alliage creux qui résonnait, percutant les tessitures enchanteresses du séraphin déposé comme un présent dans les bains nébuleux, et vers lequel Cendre s'était penché comme un animal trop curieux.

...Le produit de machineries. poursuivit-il immédiatement, son regard de feu fixé sur les iris céruléens et encore fiévreux de dépendance, comme un étrange jeu.

Où était partie la tendresse si caressante, si réconfortante, si humaine d'Indra ? Sans doute toujours étouffée quelque part, arrachée au monde par cet éden dont les frontières étaient faites de filaments électriques.
Tout était laid et sauvage chez Cendre : de son regard torve, à sa chevelure folle et brûlante, à sa mâchoire de monstre et à ses chants caverneux, comme s'il avait respiré pendant trop longtemps la fumée de ses propres flammes.

Ses gestes étaient malgré tout guidés par une lenteur infiniment calculée : une main gantée de soie noire s'était frayée un chemin vers les plumes et frôla les phalanges satinées pour en dérober l'arme qu'elles tenaient. Il faisait preuve d'une douceur à la fois ferme et mutine, lui qui pourtant avait le dégoût et la véhémence imprimés dans tous les pourtours de son corps. Dans son regard d'ambre, une indifférence mêlée à une curiosité perverse. Était-il seulement salvateur ou voleur ?
Qu'importe. Il ne trouvait aucun intérêt à se parer de convenance, ici.

...À quoi bon s'infliger des maux aussi éphémères qu'un souffle ?

Sa main fit pivoter la stalactite brisée entre ses doigts, comme s'il désirait en admirer toutes les nuances, à la lueur du crépuscule qui nimbait les bains.
Les pâles reflets d'une chevelure d'or s'y promenaient, chassant son visage de spectre.
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everywhere at the end of time
25.04

L’ennui qui rongeait mes chairs se dissolve face à la compagnie insolite - rien, rien ne m’eût préparé à la délicieuse horreur que formait l’auteur des cris, et sa simple vue extirpe mon cœur de sa torpeur, le fait tambouriner derrière mes côtes fragiles. Au rythme effréné s’ajoute l’angoisse (bien triste mot) de voir mon salut dérobé, yeux-faucon suivant le moindre de ses gestes.

...A quoi bon s’infliger des maux aussi éphémères qu’un souffle ?

Et quelle étrange question ! Elle flotte, un instant, dans mon esprit malade ; se heurte à l’incompréhension de son infernale machine, décore mon visage d’un sourire chargé de malice. Mes ailes battent paresseusement, soulèvent ce corps encore étendu dans l’eau pour le hisser à la hauteur de l’étranger - est-il seulement un étranger, bien qu’il me semble plus familier que ma propre famille ?

Je lorgne sa peau pâle, pareille à un éclat de roche malmené par l’érosion. Zieute l’immonde mâchoire, désespéré d’en effleurer les courbes et de m’y écorcher les phalanges ; c’est une œuvre brute qui se tient devant moi, si singulière qu’elle s’en découvre naturellement superbe.
Ah - répondre.

J’aime beaucoup ta voix.

Sans doute est-ce trop vague, musicalité cryptique tandis que je papillonne autour de lui, l’observe sous le moindre angle ; nulle mèche n’est laissée à part, et le ris alangui mue en grimace, tire sur mes lèvres l’incompréhensible excitation que seule la mort pouvait jusque-là me procurer. Sous l’encéphale, un seul mantra, scandé encore et encore et encore et encore - je veux, je peux le rendre plus beau encore.

L’expérience - et Kirke - m’a appris qu’agripper les biceps d’autrui sans préavis n’était guère courtois, aussi me contenté-je d’un regard si lourd que mes doigts seraient tendres. De leur extrémité griffue, je tapote le bout de mes lippes, songeur.

A quoi bon expier ta frustration pour la laisser revenir, inéluctablement ? Tu as beau hurler dans le vide, elle semble demeurer.

Prédatrice, je m’esclaffe.


Cendre
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Oh, les bleues rivières de mes veines
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Ils avaient l'air d'enfants perdus.
Vagabonds de leurs courses frénétiques, de leur imagination au-delà des frontières et de leurs histoires qui ébranlaient le monde par leur liberté que les années laissaient échapper. Cendre fasciné par le morceau du ciel que la stalactite lui faisait miroiter, l'inconnue qui se déplaçait en ronds concentriques tout autour de lui, battant de ses ailes fébriles et fragiles.

Il n'aimait pas être regardé. Pourtant il tolérait les saphirs enfiévrés sur sa figure fantômatique.

Un souffle aux airs de rires, trop rares, s'échappa de son nez au premier compliment. Comme s'il fut percuté d'une gentillesse infernale qui incisait les recoins de sa bouche, une étrangeté dans sa tête pleine de goudron, un minuscule trou d'air dans sa poitrine de plomb qui s'était persuadée de la misère qu'il représentait. Une caresse perdue, insouciante, sur sa gorge malade et rocailleuse.

Il n'y avait décidément qu'un individu aussi tordu que lui pour répondre à ses cris.
Une personne qui s'adonnait aux rires alors qu'il lui avait dérobé ses délivrances.
Une égarée suffisamment fantasque pour lui offrir de l'affection et le dévorer d'un regard fervent.

Elle avait les éclats limpides des cristaux.

Personne ne m'entend ici.

Les yeux de Cendre, à la couleur incandescente des phares, pivotèrent pour se glisser sur le marbre et l'or. Il les plissa, l'expression presque envieuse. Il y avait ceux qu'UNITY façonnait dans la beauté extirpée du fin fond de leur esprit. L'idéal et les rêves dévoilés au grand jour, à l'instar des damnés qui devaient afficher la vérité corrosive de leurs pires aspects.

...Comme personne ne vous voit. Le regard de ceux qui jugent et châtient ce qui est laid et brut n'existe plus en ces terres fictives.

Personne qui pût importer. Quelqu'un qu'ils ne voulaient pas voir pleurer et leur accuser un regard offusqué. Personne face à qui les ripostes étaient vaines et abandonnées à peine la pensée leur traversait l'esprit. Leurs lubies, tout aussi désespérées et malheureuses qu'elles fussent, ne devaient pas être découvertes. Il était à la recherche de cicatrices qui n'existaient pas sur la peau nue, traversée de plumes.

À peine sa voix de métal réduite à nouveau au silence, la lame de glace se déposa sur son propre poignet blême.
Elle s'enlisa dans la chair et traça un fil pourpre, une fente lancinante qui tordait les visages et fit rougeoyer sa chevelure de quelques étincelles le temps d'une respiration.

UNITY ne tarderait pas à l'effacer.
UNITY ne tardait jamais. À arracher ce qui était important et montrer ce qui était futile.

Ses yeux d'ambre n'avaient pas quitté la silhouette de lumière qui s'était muée en piège, pour lui animal.
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25.04

Personne ne l’entend, personne ne me voit - la solitude autrefois létale devient réconfort, et mes doigts vibrent de toucher sa peau blême. Je tais ce désir, bizarrement ; laisse mes yeux danser d’un bout à l’autre de son visage si joliment tordu.
J’ai l’habitude, morbide, qu’on me regarde. Suite logique aux photographies de ma mère, puis de mon travail ; pourtant son regard étranger m’intimide, fait vibrer au fond de ma poitrine ce que je pourrais appeler embarras. Je ne m’en cache pas, pourtant - je fixe, en retour, peut-être même trop. J’ai envie de le dévorer.

Et l’impensable arrive.
Rétine collée au moindre de ses gestes, j’appréhende la lame de fortune pressée contre son poignet, sens les miens se tordre d’envie brutale, d’insondable excitation. J’y vois une invitation - que voir d’autre ? Mes lèvres se déchirent sur un sourire à l’émail livide et j’attrape le bras blessé, le porte à cette grimace décadente.

Machine infernale décroche mes mâchoires, pousse ma langue hors de son carcan vermeil et le métal en envahit les papilles, tire dans mon dos un frisson tout aussi naturel qu’est fabriquée la saveur si singulière du sang. Pourtant c’est le goût de sa peau qui demeure, le relent fiévreux de souvenirs qui ne m’appartiennent pas - ainsi paraît-il, comme un étranger familier, un hasard calculé. Mes doigts dansent autour de la plaie quasi disparue, les ongles pressés dans la chair refermée. Ils sont comme déçus.

Je réfléchis, la bouche toujours collée à son bras déjà guéri.
Ne me vouvoie pas, j’ai horreur de ça.
J’ai l’envie, déraisonnable, de mordre. De voir son visage dompté de douleur, d’assister à la transformation de ce qui paraît sans doute déjà monstrueux.
Tout est faux, certes - à l’exception d’une chose.
Mes crocs tâtent le terrain sans en déchirer le derme, les ailes papillonnant gaiement dans mon dos - et quel tableau magnifique, le démon rongé par un ange.
Finalement, je l’embrasse, et lâche prise dans une tendre caresse.
Les sens. La douleur, la douceur, elles sont là, bien réelles. Presque tangibles. C’est ce que je cherchais, et ce que tu m’as pris. Mais peu importe ! Je virevolte autour de lui, sans jamais réellement le toucher. Je t’ai entendu - et tu m’as vue. Vas-tu disparaître ?


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L'ange de lumière avait les crocs avides d'une bête, elle qui avait pourtant une bouche de soie aux mille promesses illusoires, les lèvres des roses et la courbe délicate de l'aurore. Elle laissa des caresses sur son bras blessé, trop vite guéri. La douceur fut pour lui le fer, la chaleur fut le pincement lancinant de la glace, le réconfort d'une étreinte devenu une marque au fer blanc.

Il tremble. Il tremble. Son regard devint fou.
Elle avait triomphé. Elle avait réussi cette transformation tant désirée d'un simple geste, tant elle était impulsive et irréfléchie dans sa manière d'être.
La chevelure bleue serpentine s'embrasa avec la force d'un volcan, s'affola comme si elle fut frappée par une bourrasque et prit des couleurs violentes.

À peine les pépiements joyeux de l'oisillon échappés, la main fébrile de Cendre se referma sur la mâchoire de marbre. L'inconnue fut emprisonnée dans le velours de ses gants, le baiser sur sa peau de spectre rapidement balayé par le piège de ses serres. Ses phares brûlants comme de l'acide attrapèrent les puits d'azur, son souffle erratique percuta les boucles blondes.

J'ai quant à moi horreur d'être touché sans permission. siffla-t-il entre ses dents, si acérées qu'elles blessèrent à nouveau la pulpe cobalt de ses lèvres.

Qu'importe. Malgré les palabres égarées de la belle, le mépris pour la fausseté d'UNITY était d'une fulgurance inouïe chez lui et ses sourires faux. Malgré la beauté éthérée de l'égarée, la corruption qu'il était ne pouvait tolérer la lumière.

Cendre avait un brasier dans le cœur et partout sur sa peau, menaçant de calciner les ailes immaculées qui chatouillaient son visage. Sa voix caverneuse et rocailleuse résonnait contre les coraux, crissant comme le métal.

Un sourire tordu déforma sa figure, dévoilant davantage sa bouche : une gueule de monstre prête à avaler l'univers. Face à la fascination et l'embarras du séraphin, Cendre n'avait que ses colères, ses frustrations, ses angoisses, le goudron de ses poumons.
Entre ses phalanges courroucées, il pouvait sentir la rondeur des joues candides. Son index se mit à tapoter la pommette du séraphin avec une lenteur calculée, au même rythme que celui d'un métronome.

Peut-être vais-je disparaître. Ce monde m'exténue et m'étiole. À toi de me faire rester.

Sa tête se pencha sur le côté, avec l'irrégularité de quelque chose qui n'était pas humain, comme une marionnette disloquée. Ses cheveux désormais aux nuances de rubis continuaient leur danse furieuse.

Tu ne sembles pas vouloir me voir partir. ajouta-t-il.

Une envie de jouer avec sa jolie prise lui poussa au fond du ventre, sinueuse. Sa rage hallucinée était paradoxalement susurrante.

Alors, que cherches-tu dans les estafilades ? Les tiennes et celles d'autrui ?
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25.04

Le feu m’éblouit, ronge ma rétine de sa létale lumière ; mais le bonheur, brutal, d’assister à cette métamorphose enchanteresse est étouffé par les remords glaciaux d’avoir importuné mon si tendre ami. Prise au piège dans un étau de fer, mon sourire s’éteint au contact du brasier, et aux commissures de mes yeux se forment des larmes qui jamais ne couleront.

Mes plus plates excuses, murmuré-je, la sincérité dégoulinant entre mes lèvres blanchies. Acculée, je bats des ailes - pas pour m’enfuir, loin de là, c’est même un désir profond de demeurer qui m’ancre les pieds au sol, leur plante nue bien enfoncée dans la roche. Face au sourire prédateur, mon coeur s’emballe ; si tant de fois j’étais morte en ce lieu païen, jamais ça n’avait été de la main d’un autre.
Peut-être aujourd’hui.

Si j’incarne un ange, j’ai devant moi la plus belle représentation des démons - et sous la fébrile excitation se tapit une certitude, pérenne et pernicieuse : des diables je suis la souveraine, la créatrice. Ce qui se trouve devant moi, celui qui me toise avec la haine que tout un monde ne saurait contenir, fera partie de mes plus belles oeuvres.

Ah, non, bien sûr - te voir partir me fendrait le coeur. Mes mots sont marmonnés, déformés par des griffes qui sauraient entailler ma peau postiche plus funestement que les stalactites que j’avais envisagé.
Je ne le touche pas, dolice et pliante sous son emprise. La chaleur de ses flammes me réconforterait presque ; comme une garantie que tout n’était pas en vain. Pourtant, la fièvre d’artiste ne suffit à étancher mon désespoir : celui de le voir partir, s’évaporer bien loin de ce qui devait être ma sépulture pour ne jamais y revenir.

Aussi mes yeux s’accrochent-ils aux siens, comme mes mains l’eussent fait si elles en avaient l’autorisation. Je le dévore. L’inspiration. Vois-tu, je susurre, bien trop confiante pour une condamnée face à son bourreau, j’en ai besoin pour vivre. Pas matériellement, bien sûr, mais… ah, c’est un sujet ennuyeux. Mais tu me l’as donnée, cette inspiration, sans même que la mort, grisante - j’inspire fiévreusement -, ne m’ait effleurée. Tout porte à croire que tu as des doigts enchanteurs.
Elytres battent encore, sans pour autant me soulever ; car ce ne sont que celles qui coiffent ma tête d’une couronne tout de plumes faites qui s’agitent, sous l’exaltation presque insupportable que d’avoir trouvé l’art rendu vivant.
Il est d’une monstruosité fascinante - et la beauté m’a toujours terriblement ennuyée.

Et toi ? Veux-tu me voir partir ? Morte, peut-être. Je ne t’en voudrais pas, si tant est que tu me laisses te revoir. Qu’il me tue, qu’il m’égorge, peu m’importe - mais par pitié, qu’il ne me quitte pas.


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Cendre
Oh, les bleues rivières de mes veines
Oh, la trace des lames sur les tiennes


L'ambre en fusion où le dégoût s'agitait se mit à parcourir les saphirs humides, la soie noire moula la joue blême, comme si ses doigts désiraient percer la chair et maculer les plumes innocentes de carmin. Sa chevelure furieuse était le catalyseur de sa colère refoulée, à jamais cachée par un corps trop humain. Cendre ne désirait pas tant faire naître la terreur dans le regard d'autrui, il ne souhaitait que brûler leur peau, roussir leurs mains trop curieuses, comme s'ils les avaient placées au cœur d'un âtre. Le feu ne réfléchissait pas. Il ne pardonnait pas.

Néanmoins, dans le regard coupable et éploré du séraphin, il y lisait autre chose que l'effroi indéfectible. Le gazouillis mutin était mort dans la gorge d'albâtre, bousculé par quelque chuchotement navrant. Il lisait dans les reflets d'azur quelque chose de bien plus enfiévré, un sentiment qu'il reconnaissait dans les regards passionnés de ceux qui créaient, de ceux qui dessinaient les courbes de fusain et mille lignes d'horizon ; de ceux qui écrivaient les vers sibyllins et contaient les épopées d'outre-monde ; de ceux qui donnaient un sens aux sons et nourrissaient les orchestres.

Les rires ravis des spectateurs résonnèrent au fond de sa tête orageuse.

Il n'y avait décidément qu'un individu aussi tordu que lui pour s'exalter de ses colères et de ses intimidations. Celui qui répondait toujours à ses exclamations odieuses, par-delà les sommets, celui qui boirait volontiers l'acétone de ses mots.

La main despotique lâcha finalement prise, emportant avec elle ses brûlures.
Il n'y eut pas de caresses. Pourtant les mouvements de sa chevelure redevinrent paresseux et moirés, imitant une étoffe balayée par la brise.

...Il n'est pas question de ce que je veux, mais de ce que tu feras pour retenir mon attention. Sa nuque grinça alors qu'il se redressait pour marquer une distance entre les abysses et l'éden. Je ne demande l'avis de personne pour revenir au monde réel. Ni même pour mettre les pieds ici.

Qu'elle trépassât en ces lieux, qu'elle se mît à sangloter par son départ, rien ne pourrait trouver grâce à ses yeux éternellement hostiles. Il était volage, pétri de lubies puériles et avait les impulsions insensibles des enfants. C'était là la cruauté dissimulée de Cendre, aux cheveux de soleil. Il était glacial, amer, tyrannique. Indifférent.
Il était la lumière et l'enfer d'un ange déchu qui avait rejeté la joliesse des cieux.

Une phalange vint relever à nouveau la mâchoire délicate qui semblait à tout instant sur le point de se disloquer sous ses manipulations. Cette fois cependant, il fit preuve d'une douceur paradoxalement impérieuse.

Être inspirée par la laideur d'un avatar, avec la mort frappant à ta porte, est une bien étrange façon d'être... À quel point es-tu cassée, toi à qui la beauté a été offerte ?

Cendre se questionnait, pourquoi adorer ce visage de spectre lorsqu'il possédait une allure sculpturale et un regard diapré là où ses sourires étaient nombreux.

Ses yeux faisaient des allées et venues sur les ailes tremblantes.
Elle, mais surtout ses supplications presque euphoriques, lui rappelaient les projecteurs qui enluminaient l'estrade, les broderies filées d'or qui ondulaient sur le bois et étaient brandies par des mains blanches, les chants cristallins d'une héroïne brisée et les chœurs épiques d'adjuvants aux intentions ambiguës.

Son opéra et ses mythologies : des beautés tissées d'horreurs et d'adversités.
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