(censuré)
29.03.578
Unity était comme une seconde maison que Chronos ne cessait d’arpenter, appréciant l’idée d’en connaître de nombreux recoins. Souvent, il s’amusait à songer combien son avatar devait paraître décalé dans l’environnement où il se trouvait. On s’attendrait davantage à le voir dans un lieu sombre ; un manoir, un cimetière peut-être. On pourrait même parier qu’il habitait une tombe que ça n’aurait rien de surprenant. Mais au milieu d’un fast food aux assises criardes ? Quelle faute de mauvais goût.
Manquerait plus qu’il prenne un happy meal.
Lance aimant faire de la bonne cuisine, on pourrait également croire qu’il mépriserait la nourriture grasse de ce qui se donnait le nom de restaurant. Il était d’ailleurs vrai qu’il préférait désormais faire ses hamburgers maison, mais il ne parvenait, pour autant, à oublier son premier amour et, en l'occurrence, ceux des enseignes de restaurations rapides avaient constitué sa seule nourriture comestible lorsqu’il habitait avec son père, enfant.
L’avantage d’Unity, au moins, c’est qu’on pouvait y abuser des pires choses, sans en craindre les conséquences.
En termes de nourriture, en tout cas.
Il venait de déposer son plateau vide, après s’être virtuellement sustenté, quand la chevelure vive et surtout les manières triviales d’une utilisatrice de sa connaissance attirèrent son attention. Leurs regards se croisèrent et il se décida à approcher, contemplant Jean-Didier dans sa plus grande démonstration d’élégance, avec un léger sourire amusé. Tu me donnerais bien trop de travail, répliqua le modérateur, se pliant volontiers au jeu. En fait, j’avais besoin de me rappeler le son de ta voix. Vu que je l’entends jamais très longtemps. Il eut l’air railleur, mais recouvra bien vite une expression plus sérieuse, perturbé par le tintement incessant du navikit sur la table. Il hésita à lui lancer un moralisateur “ça t’arrives de répondre ?”, pour finalement se contenter d’un Tu pourrais au moins le mettre sur silencieux, si tu veux pas répondre. plus amusé.