MAY DAY
28 juin 578
Calling
Calling
Calling
Ring
Ring
Bip
Bip
Folie amère des bugs et la réalité qui s’immisce dans l’interstice virtuel, cauchemar online et ça tourne en panique comme un moteur en chute libre, point mort. Attention le crash. UNITY éclate. Les avatars ont des corps rapiécés. Mary Shelley revient. Halloween est loin. Que se passe-t-il ?
Random ressemble à un personnage généré aléatoirement et pour le coup, même ses lunettes roses à paillettes ultra extravagantes n’arrivent pas à cacher son inquiétude. Random à l’allure d’éponge se retrouve affublé de jambes poilues, au crin noir. Il aurait pu se déconnecter, mais la panique était telle que la curiosité en devenait maladive. Et puis n’était-ce pas son rôle que de faire le tour et voir l’étendue des dégâts ?
Mais plus il navigue dans les serveurs et plus les poils s’accrochent à une jambe blanche, longue… humaine et c’est la totale panique. Son corps d’éponge aux jambes maigres et courtes est déséquilibré par l’apparition progressive d’une jambe d’homme, grand et surtout, poilu.
Et c’est en courant vers la [Tour Diamant], à peine virtuel, déjà trop humain et réel, que Random tente tant bien que mal d’approcher ce qui, pour lui, apparaît être la cause naturelle et évidente d’un bug, rejetant en bloc la faute sur la Société et ce qu’elle représente; un cadre restrictif; une boîte de verre qui fait éclater les contours infinis. La Société pose des contours et des limites alors qu’UNITY ne doit pas être contenu et là, les prismes sont brisés, et Toni, la peur au ventre, traîne sa jambe comme un condamné vers le lieu de ses plaintes, et il y rencontre Mademoiselle; intacte et à l’allure encore impeccable mais, Random, au corps affreux et difforme ne s’empêche pas de lui tomber dessus, hystérique. « Tu n’es pas infestée ! Comment ! »